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Le week-end dernier nous étions plusieurs pêcheurs à ressentir le besoin de bouger et d’expérimenter de nouveaux horizons, autant dire que je n’ai pas cédé ma place et me suis joints à l’équipe. Après de multiples péripéties de réservations - les joies de la dernière minute - nous finirons par trouver un plan pêche à plusieurs heures de route.

Mais attention, si les informations glanées ici et là sur internet témoignent d’une grande richesse piscicole, nous préférons nous méfier. L’équipe - composée de moi-même, Samuel, Nicolas et de Jean-Michel - ne connaît pas le site ; or il est toujours délicat de partir à l’aventure sur une nouvelle pièce d’eau d’autant plus lorsqu’elle est très grande. Pour cela, nous devons uniquement nous fier à nos feelings respectifs, aux différentes lectures et descriptifs du site pour optimiser le matériel sur l’essentiel. Pour ma part, les mots « brochets » et « herbiers » m’ont tout de suite aidé à faire mon tri, inutile de dire lequel !

A l’arrivée au petit matin samedi ; nos premières impressions sont bonnes : c’est grand, l’eau est translucide et il y’a de l’herbier. Mais par-dessus tout ; il y’a déjà beaucoup de pêcheurs en action (+10 bateaux et plusieurs float-tubes) et « s’il y’a des pêcheurs, c’est qu’il y’a du poisson à prendre».

Mes cannes sont alors rapidement équipées : une au gros swimbait, une au shad à palette et une au jerkbait. A 9h30 nous mettons les culs dans l’eau et commençons le repérage des lieux. Mon sondeur indique alors 4.5m et quelques herbiers alors qu’à ma droite et à ma gauche, les gars n’ont que 80cm !!!! A chaque lancer il ramène de la salade alors qu’après 3 animations je prends déjà ma première touche. Loupée, je la concrétise au lancer suivant avec un bec juste maillé, ça commence bien.

Du brochet en pagaille...

En réalité, je me situe sur une zone faucardée et pêche dans un chenal créé pour la navigation. Tout autour de moi ce sont des 100aine d’hectares d’herbes qui remontent jusqu’à 60cm sous la surface. Dans la pratique, la pêche n’est possible que dans ma position et le sondeur m’indique d’ailleurs la présence de nombreux becs en transit entre les deux murs d’herbiers. Nous alternerons de ce fait à plusieurs reprises les présentations, en vain puisqu’aucune autre touche ne sera déclenchée.

Il faut également dire que le poste étant juste situé à la mise à l’eau, nous décidons de ne pas y perdre trop de temps pour une découverte du plan d’eau. Nous pourrons toujours y revenir en soirée.

La suite sera une traversée du désert, de l’herbe, de l’herbe et encore de l’herbe. Seuls quelques endroits n’en sont pas garnis sur des petites superficies. Des trouées que nous nous efforçons de peigner le plus efficacement possible. Samuel loupera ainsi son premier poisson alors que je rentre 2 brochets supplémentaires entre 50 et 60cm. Mais globalement la pêche est très compliquée.

Sans connaissance des lieux, nous perdons beaucoup de temps à naviguer sans pêcher efficacement. Si bel et si bien qu’à midi, le constat est sans appel, je suis le seul avec 3 poissons et nous avons à 80% pêché sur des zones impraticables.

Pour les pêcheurs locaux, il ne semble pas y avoir de belles pêches non plus. Ils tournent tous sur les mêmes secteurs, des zones de pêches définies où nous ne verrons aucun poisson se faire sortir. Du coup on observe : zones de pêche, tailles des leurres utilisés, etc… pour essayer de trouver un soupçon de vérité. Faute de connaissance du site, nous décidons alors de faire à l’inverse des locaux.

Pour cela, nous partons à l’autre extrémité du lac où nous n’avons vu personne y aller. En coupant en travers, nous tombons sur des profondeurs très faibles (50/60cm de fond) et à plusieurs reprises j’arrive même à m’échouer sur les cailloux. Nous sommes à deux doigts de faire demi-tour lorsqu’un semblant de cassure semble laisser entrevoir la fin de cet immense haut-fond. Une zone plus profonde se dessine et communique en direct par un goulet plus profond sur le reste du lac. En soit, nous allons pêcher le plus profond du moins profond…

Avec 1.8/2m de profondeur, les herbiers remontent jusqu’à 1m20. Il va falloir pêcher haut et lentement pour rester le plus longtemps possible devant les éventuels poissons. Samuel enchaîne alors plusieurs touches et poissons en allégeant un shad en linéaire. Jean-Michel suit également au Shadow Rap alors que je les imite au shad à palette.

Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...

Sans le savoir, nous venons de trouver une zone « chaude » et lorsque les leurres sont bien présentés (en gros lorsqu’on n’accroche pas l’herbe), les touches sont immédiates. La densité de brochet sur la zone est incroyable, parfois à chaque lancer nous prenons une touche et un poisson.

Bien qu’il ne s’agisse pas de gros sujets (max 55/60cm), cela fait du bien de multiplier les contacts et les ferrages. En 3h, se sont plus de 40 brochets qui seront ainsi capturés.

J’ai même eu la surprise d’un bec de +80cm qui est venu essayer de coffrer un autre de 50cm que j’étais en train de ramener. Plus loin nous en verrons un autre chasser un autre plus petit entre nos float-tubes, incroyable …

Si bien que j’ai lancé des imitations de brochets (80gr) tout autour de la zone et à 4 reprises, je me suis fait violemment taper sans suite. Etonnamment ils n’ont pas pris et seules les présentations « standards » sont sanctionnées.

L’heure à la montre tourne et il faut déjà faire demi-tour pour ne pas rentrer au noir. La zone est repérée et nous trouvons même un accès à -100m de palmes pour le dimanche, impeccable disions-nous…

Dimanche matin, nous retrouvons l’accès et mettons à l’eau en toute sérénité. Si l’endroit paraissait sécurisé il ne l’était finalement pas… à notre retour dimanche soir, la vitre du véhicule de Samuel était fracturée. Les sacs de vêtements étaient disparus avec notamment dedans tous mes papiers… rien de tel pour pourrir un week-end !!

Bref, passons sur cet épisode « noir », fort de la veille nous démarrons tous sur des pêches différentes mais équivalentes dans l’esprit : pêcher haut et lent au-dessus des herbiers. Pour cela, j’avais misé sur des jerkbaits de 10cm suspending et flottant. Il me suffisait alors juste d’actionner quelques tours de manivelles pour obtenir la bonne profondeur et d’ensuite multiplier les pauses pour pêcher efficacement.

Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...
Du brochet en pagaille...

Les poissons tombent les uns après les autres et certaines combinaisons se révèlent meilleurs que d’autres. La densité de brochets est vraiment incroyable, une vraie pouponnière, mais les gros sont aux abonnés absents. Il est alors difficile à ce moment de changer sa pêche pour une unique touche. Mais avec Jean-Michel, on décide de s’écarter de la zone pour tâter de la pleine eau.

Moins herbeuse, la zone périphérique est plus profonde et au vu du spectacle de la veille ; nous savons que quelques gros poissons peuvent tourner aux alentours et ensuite monter sur les fonds moins importants.

J’opte alors pour un gros swimbait et après de longues heures de prospection, je finis par prendre la touche. Le poisson est lourd mais ne combat pas. Il se laisse ramener jusqu’à mi-distance avant de redémarrer en direction de l’herbier. La canne est en deux, le frein chante et le poisson se tanke dans les plantes aquatiques. Sûrement piqué du bout du bec, le second triple fait office d’une ancre et je perds le brochet. Bien que je ne l’ai pas vu, je savais que je venais de perdre le poisson bonus du séjour. D’autant plus qu’il s’agira de ma seule « vraie » touche de la journée.

Du brochet en pagaille...

La suite sera ensuite semblable au restant du week-end et nous finirons avec plus de 60 brochets sur cette seconde journée ainsi que quelques perches (autour de 40cm pour la plus grosse) pour un bilan de 110 brochets en seulement 2 jours.

Un score qui peut paraître impressionnant mais qui en réalité n’est rien vis-à-vis du potentiel des lieux. Des centaines d’hectares de frayères, des herbiers partout avec d’immenses secteurs impêchables … bref un lac qui contient couvert, protection et zone de reproduction aux carnassiers. Si on rajoute à cela une gestion locale exemplaire de l’AAPPMA (maille du bec à 70cm, sandre 60cm, maximum de 2 poissons…), on obtient un site très poissonneux !!

Maintenant, la notoriété du site en fait également un lac très pêché et je n’ai nul doute que les plus gros poissons savent déjouer nos pièges. Vu la densité des classes d’âges de moins de 60cm, j’imagine très bien celle des 80, 90 et métré +++, clairement nous allons y revenir. Par contre nous ferons l’effort de palmer au lieu de se garer sur une aire extérieure au site…

Tag(s) : #Session
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