Amoureux de Sir Exos, j'ai pris le temps début septembre de rejoindre Kevin et son pote traquer les grands brochets en lac.
Avec Kevin nous échangeons régulièrement par SMS sur nos ressentis du moment, le comportement et le positionnement des gros brochets etc.... Il en fait d'ailleurs sa recherche exclusive où moi j'ai décroché depuis mes différentes expériences à l'étranger. Si je m'octroie régulièrement du temps aux bonnes périodes pour aller chercher un ou deux géants, je vais avouer ne plus m'y pencher et pourtant qu'est ce que j'aime cette pêche !
Si bien que lorsque la session s'est organisée, je ne pouvais que répondre positivement. D'autant qu'il aura fallu plusieurs mois à essayer de se capter pour trouver ce créneau commun. Toujours est-il que cela m'a permis de m'extraire de ma routine "sandre" pour une journée 100% brochet. Après l'expérience Léman, enfin une virée où je pouvais ressortir mes "leurres durs".
Le côté agréable de cette expédition était de mixer aussi bien des pêches pélagiques au shad que des pêches plus en bordures aux jerks et bigbaits. A cette saison en fonction des proies ciblées, les brochets sont très éclatés sur un volume d'eau et il est possible d'en capturer à différentes méthodes dans différentes hauteurs d'eaux. De quoi permettre aux pêcheurs de varier les présentations.
Nous débuterons d'ailleurs aux leurres durs sur un secteur peu profond et herbeux sans grand succès. Quelques touches de petits poissons, un sujet de petite taille pour le pote à Kévin et un bec de 80cm pour lui. Un résultat décevant au vu de ce que j'attendais de ce poste. Pourtant les poissons sont bien présents puisque le fourrage est là en grosse quantité et le gîte est parfait. Nous avons tout simplement pas réussi à déchiffrer le code.
Pour cela rien ne sert de matraquer, mieux vaut avancer dans la prospection quitte à y revenir plus tard sur un autre créneau horaire. Un choix pertinent puisque nous allons réussir à trouver une bordure contenant quelques poissons actifs de 50/60cm. Des brochets que je vais leurrer avec un minnow de 10cm suspending: trois ou quatre tours de manivelles pour faire avancer le leurre, une pause et BOUM.
Si la taille n'est pas au rendez-vous, au moins la pêche est amusante avec de belles secouées sur chacune des frappes.
Finalement Kévin trouvera un solide poisson en basculant au large en mode "pélagique": 99cm sur la toise.
La pêche en pélagique dans des profondeurs assez importantes (au-delà de 4m) consiste à lancer un shad et de le présenter à mi-profondeur voir en surface afin de passer au-dessus des becs en mouvement. Dans cette pratique les touches sont souvent peu nombreuses mais de qualité. Il est très rare de ferrer ainsi un brocheton de 40cm. La "pleine eau" est le territoire des gros !
Malheureusement, aussi bien préparé que je l'étais, j'avais oublié de remettre ma batterie de sondeur à charger. Quel honte ! Pour des pêches de bordures où à mi-distance, le sondeur ne m'est pas indispensable. Jusqu'à 2.5m de profondeur, il ne sert pas vraiment et on pêche la pente. Mais à partir de 4m et plus, le sondeur est quand même très utile pour vérifier la présence des blancs et la profondeur dans laquelle on se tient afin de jouer sur la hauteur de sa présentation etc...
Bref, je me suis condamné à rester en bordure.
Face à ce dilemme, il me restait la solution de traverser le lac pour pêcher une pointe que j'affectionne et où la profondeur est assez importante. Visuellement j'y ai de nombreux repères visuels qui peuvent me permettre de pêcher efficacement sans trop me tromper. Puisqu'il y'a rien de pire que de se retrouver à pêcher en pélagique éloigné du rivage. D'une vous ne voyez pas vos dérives, il est alors rapide de s'écarter de 50 à 100m d'une bonne zone sans s'en rendre compte, puis pour le pêcheur il y'a tout de même la lourde impression de pêcher sans savoir où vous êtes. Une pratique qui se retrouve être peu inspirante. Alors qu'à cette fameuse pointe, ma dérive se situe justement entre 50 et 70m du rivage. Une distance raisonnable qui doit me permettre de rester précis dans mes jets et ma façon de prospecter.
Sur le papier c'est beau, tout colle et cela semble même être un bon plan de secours mais faut-il déjà faire la traversée du lac...
Me voilà donc parti en solo à barboter dans la grande flaque. Je lance bien ici et là de temps en temps mais sans trop y croire. Pêcher le néant me force à accélérer ma vitesse de palme jusqu'à que je tombe par hasard sur un nuage de gardons à gober en surface. Une aubaine !
Je m'empresse d'aller dans cette direction pour y lancer un shad que je décide de maintenir entre 1.5 et 2m de la surface. Ne connaissant pas la profondeur je préfère pêcher haut pour éventuellement tenter un poisson actif sur les pourtours des vifs et visuellement je n'ai qu'à suivre l'activité en surface. Mais cela aurait trop beau sans une légère brise qui va me faire perdre le visuel avec des lancers plus hasardeux. Me vient alors un sentiment d’inutilité, qu'est ce que je fous là !!! Mon esprit se met à déconner et BOUM une touche de fou furieux !!!
Le ferrage est bien entendu en adéquation mais je dois avouer me sentir "bête" au milieu de l'étendue d'autant qu'il s'agit d'un très beau poisson. A cet instant je me marre tout seul comme un con sur mon float-tube: "Encore un brochet de CHATARD". J'entends déjà ce son raisonné dans la vallée par mes collègues de pêche quand ils sauront toute la vérité de cette capture. En attendant, ce poisson semble être mon sauveur du jour et il faut garder un peu de sérieux pour l'assurer. Sur ma spinning, il va me mettre une belle branlée. en me faisant tourner en rond à plusieurs reprises. Finalement je n'avais aucun risque de le perdre, le leurre est rangé fond de gueule et j'échoue une belle femelle de + ou - 95cm.
Une belle leçon de pêche que de se dire que parfois ça ne se joue à presque rien ! Je suis passé au bon endroit au bon moment pour lancer ma présentation.
10mn plus tard le vent était moins aimable. Au milieu du lac, j'ai très rapidement perdu la trace de "la zone" en me décalant sans le savoir de 75 voir 100m avec l'obligation de reprendre mon plan d'origine et d'aller sur la bordure où rien d'extraordinaire ne s'y passera. Seuls quelques poissons de 40 à 65cm pris aux minnows et jerkbaits sur les herbiers viendront compléter le tableau.
Deux gros poissons, un correct et quelques plus petits seront le bilan positif du jour, en soit une très belle journée de pêche au vu des conditions et qui a surtout permis d'échanger techniquement et humainement. A refaire et promis la prochaine fois je mets en charge ma batterie la veille !!
Depuis, les sorties brochets se sont limitées à des petits essais très courts de quelques heures au bord d'un étang ou d'une rivière avec la capture de quelques poissons.
Je noterai juste la capture d'un brochet 84.3cm sur un concours amical float-tube sur la rivière "Le Lay". Une journée où les bénéfices récoltés étaient reversés pour la construction de frayères artificielles, une riche action que je tenais à saluer par ma participation.
En parallèle, j'ai tenté ici et là de capturer sur des postes bien marqués des black-bass. Avec les eaux qui se refroidissent, les bass commencent à redescendre un peu plus creux sur les cassures et obstacles, l'occasion de les tenter au jig dans les embâcles avec souvent de jolis poissons au rendez-vous. A cette saison la moyenne des captures est tout de suite plus élevée par la nature des présentations proposées.
Mais vous l'aurez compris, l'accent de mes sorties n'a pas été mis sur la recherche des brochets ni des black-bass mais bel et bien sur les sandres, patience les photos arrivent !