En cette période difficile et avec l'impossibilité d'aller au bord de l'eau, il faut se réconforter avec ce que l'on peut. Pour ma part, je visionne des films "pêche" dans tous les univers (carpe, truite etc...). Je suis même surpris à enchaîner les vidéos "carpe" et notamment en Angleterre où les pêcheurs sont très imaginatifs dans cette pratique. Ayant touché à toutes les pêches depuis mon enfance, j'apprécie de continuer à garder ce lien avec les autres techniques, il y'a toujours à apprendre ! Je vous conseille vivement "Carp Wars", certains duels sont drôles et instructifs, d'autant que les pêcheurs pratiquent sur des petits milieux sur pêchés et où il faut à minima "ruser" pour gagner sur son adversaire. Même si la densité doit permettre la multiplication des touches, un petit "truc" joue parfois sur la réussite.
Oulala, je m'égare.... qu'est-ce qu'il m'arrive ? Promis je n'ai pas de fièvre même si je parle ici de "carpe" !!!!
Revenons-en à nos carnassiers, ce confinement forcé à la maison permet aussi de faire son matériel: nettoyer les moulinets, ranger les leurres, regarnir ou changer les tresses installées depuis une saison. Mais en faisant cela, des anecdotes et des histoires de pêche reviennent. Pour redonner un peu le sourire, je propose de partager en plusieurs volets quelques souvenirs histoire de patienter encore plusieurs jours ou semaines.
Cette première histoire n'est pas si vieille et mérite d'être racontée tant elle n'est pas courante...
Suite à une matinée sportive et au peu de temps disponible pour aller à la pêche en après-midi, je propose un dimanche à notre père d'aller pêcher au coup dans un petit trou d'eau non loin de la maison. L'idée étant non seulement de prendre des gardons pour nourrir les black-bass présents dans son bassin mais également d'alimenter mon 2nd petit étang présent au-dessus de mon principal. Cet étang sert uniquement à la production de poissons blancs, j'y mets des géniteurs en petite densité afin qu'ils s'y reproduisent puis j'ouvre en fin d'été pour que les poissons produits alimentent l'étang principal. Suite à sa remise en eau, il fallait que j'y remette des beaux géniteurs. Ne manquant pas une occasion pour aller au bord de l'eau, mon père accepte et nous voilà parti gaules en main pour quelques heures autour d'une mare richement peuplée.
Dès le premier amorçage, nous allons rapidement multiplier les touches et ainsi prendre gardons, rotengles et quelques petites perches. Le vivier va gonfler assez rapidement avec une 40aine de poissons jusqu'à ce que les touches s'arrêtent sans explications. Dans ces circonstances il s'agit bien souvent d'un carnassier mais ici hors mis des perches je ne connais pas l'existence de brochets, black-bass ni de sandres... La mare est si petite (1 000m²) que nous venons à supposer qu'une ou deux plus jolies perches sont venues déranger le fourrage ou bien une grosse tanche voir des carpes qui sont également bien présentes.
Si bien que mon père décide de se décaler une 15aine de mètre à ma gauche afin d'intercepter un nouveau banc de gardons. De mon côté je persiste sans reprendre la moindre touche, à ne rien y comprendre !!!
Mais d'un seul coup le vivier va se mettre à bouger violemment. What ?? J'ai juste le temps d'apercevoir un grand éclair blanc qu'une queue de brochet vient frapper la surface. Non ????
L'eau est claire et me permet de voir toute la scène. Un brochet est le nez derrière le vivier et se jette gueule ouverte dessus. Lorsque ça gueule se referme il se tourne violemment pour se débattre avant de relâcher, repartir et se repositionner. Le père est immédiatement interpellé et nous allons multiplier cette scène pendant près de 5mn. Nous sommes sur le cul d'autant que ce poisson n'a pas peur de moi et qu'il se tient parfois à 30 ou 40cm de mes bottes.
J'ai régulièrement entendu de telles histoires mais je n'avais jamais eu l'occasion de le voir de mes propres yeux. Encore plus marquant, ce poisson je l'estime immédiatement autour du mètre, mon père, lui, reste plus prudent et annonce un bon 90cm.
Le poisson va finir par s'en aller, nous permettant de reprendre la pêche mais le voilà qui revient à la charge quelques minutes plus tard. C'en est trop pour moi, je ne tiens plus en place. Rapide aller/retour à la maison où je récupère la première canne équipée pour le brochet, quelques leurres et une épuisette, je vais me le faire !!!!
A mon retour, le père m'annonce ne pas l'avoir revu mais qu'il ne prend toujours rien. Quelques lancers autour du vivier suffiront à le faire monter derrière le leurre. Au premier coup il va se louper en le poussant violemment, le passage suivant c'est la gueule ouverte qu'il va s'en emparer dans son élan. La scène est magnifique et restera gravée dans nos esprits.
Une sacrée histoire de pêcheur !!!
En attendant, restez chez-vous et prenez soin de vous, c'est un long moment à passer mais il le faut pour le bien de chacun. Quelques autres histoires à venir dans les prochains jours histoire d'égailler, je l'espère, vos journées.
Ah j'en oubliais l'essentiel, finalement le verdict sera à 97cm.
