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Le sandre, un poisson plein d’énigmes qui - à vous entendre au bord de l’eau, lors des salons ou portes ouvertes – vous interpelle. Comment le pêcher, le rechercher ? Les densités sont-elles réelles ? Est-ce que ce leurre fonctionne ?... autant d’interrogations sur lesquelles les pêcheurs ont un besoin de se rassurer, d’avoir des réponses.

Mes retours à ces questions ne sont pas uniques et les prochaines lignes ne sont que l’interprétation et l’analyse des 15 dernières années à le rechercher « presque » spécifiquement. Je dois même avouer que certains de mes propres aprioris ont volé en éclat et notamment ces 5 dernières saisons où mes prises se sont radicalement multipliées.

Alors comment expliquer que certains pêcheurs ferrent 20 poissons à l’année tandis que d’autres arrivent à en prendre 200, 300 voir + 500 à la saison. C’est ce que nous allons essayer de comprendre !

Nota : ne vous attendez pas à voir ici la recette miracle mais plus un assemblage d’observations qui peuvent remettre en question certaines de vos habitudes.

Une belle pêche n'est pas le fruit du hasard

Une belle pêche n'est pas le fruit du hasard

Les populations :

Commençons par les densités, sont-elles vraiment importantes où anecdotiques d’un milieu à un autre ? A cette question, la certitude n’est pas absolue mais si les eaux produisaient ou produisent du sandre, il y’a de fortes probabilités qu’elles en soient toujours aussi riches. Le pouvoir de reproduction de l’espèce est si important que, malgré les prélèvements, le sandre restera toujours présent dans des quantités plus ou moins variables. Il suffit d’assister à une vidange d’étang pour s’en rendre compte. Combien ont été vidé et alors qu’il ne s’en faisait plus ou très peu, les fonds en étaient carrelés !! Populations éduquées et/ou vieillissantes, comportements spécifiques ou mauvaises approches des pêcheurs, pleins d’explications sont possibles (nous y reviendrons) mais ce constat est souvent bluffant tant par la quantité que la taille des individus !

D’autres exemples moins glorieux témoignent également de cette faculté d’adaptation : les maladies et les pollutions. Alors que des quantités de poissons succombent, les mois ou années qui suivent, non seulement il se prend toujours des sandres mais on s’aperçoit également de l’existence d’un fort taux de reproduction avec des captures importantes de juvéniles (phénomène de recolonisation du milieu). Pour l’avoir entendu de source certaine ; sur un lac, alors que les estimatifs de population de sandre ont été décimés par un brassage des vases, l’année suivante - alors que les pêcheurs avaient déserté les lieux - il ne s’est jamais pris autant de sandres. Combien y’en avait-il réellement ?

Tout cela pour dire que cela soit sur des eaux réputées que moins cotées ; du sandre nous en avons - et j’en suis persuadé - dans des quantités inattendues. L’explication de la « non-capture » ne vient donc pas des populations à proprement dites mais des pêcheurs… et je ne mens à personne en affirmant que notre premier ennemi dans la pêche est avant tout nous même !

Fortes reproduction de l'espèce

Fortes reproduction de l'espèce

Le choix du leurre :

Beaucoup de pêcheurs partent au bord de l’eau avec des envies : pêcher en verticale, au plomb palette … alors que ce sont les poissons qui commandent et non les pêcheurs. Le sandre ainsi que toutes les autres espèces réagissent selon l’instant « t » à des stimuli. Les pêcheurs doivent les découvrir pour faire pêche ou - ce qu’on appelle plus communément – doivent rechercher le « pattern ». A savoir trouver la combinaison capable de déclencher une réaction finale qui est l’attaque. Hors beaucoup sont ceux qui pêchent sans schéma, sans réflexion, tête baissée selon une impression, une envie et parfois même une facilité. Le résultat en est alors d’autant plus diminué puisqu’on écarte autant de possibilités qui peuvent être celles du jour.

Penser qu’on peut arriver 9 fois sur 10 au bord de l’eau avec dès le démarrage la technique, le grammage, la couleur et la vibration adaptés est utopique. Quelles que soient les pêches, un travail d’analyse est à faire pour tendre vers la meilleure combinaison ou, tout du moins ce qui semble être la plus appropriée. Ainsi, on peut rapidement passer de 1 à 2 poissons par jour à des sorties à 10, 15 et même + 20 sandres. La simple correction d’une nuance, qui peut être la teinte ou la vibration du leurre, ou d’un paramètre (grammage, vitesse…) peut faire basculer positivement la pêche.

Se dire qu’il existe un leurre ou un modèle de leurre universel est de par ces propos ; complètement faux ! La majorité des leurres présents sur le marché peuvent prendre du sandre ou un carnassier. Chaque modèle est conçu pour une vitesse de nage, un grammage ou une utilisation particulière. Alors comment choisir ?

Un grammage plus important peut changer la vibration d'un leurre et changer la donne...

Un grammage plus important peut changer la vibration d'un leurre et changer la donne...

Savoir varier et analyser le leurre :

Sans rentrer dans un détail de choix ou de combinaisons, ce n’est pas l’objet de cet article, je vous interrogerai juste sur cette phrase: combien somme-nous à avoir des animations figées ?

Je m’explique : nombreux sont les pêcheurs qui ont la fâcheuse tendance à animer plusieurs leurres différents de la même manière avec souvent un même grammage. Alors que la subtilité est justement là, tout ne marche pas avec tous les leurres. Ce que j’insinue dans mon interrogation et cela se vérifie souvent au bord de l’eau, c’est qu’un pêcheur peut régulièrement prendre du poisson sur un modèle de leurre (son leurre fétiche) alors qu’un autre n’y arrive pas et prendra sur un second modèle.

La raison est simple, le grammage utilisé ou bien la nage transmise (vitesse, etc…) au leurre par l’un correspond aux caractéristiques du modèle pour une utilisation optimale (une utilisation qui sera efficace certains jours) ou qui correspond à l’humeur du jour. En revanche, la même amplitude d’animation et le même grammage ne correspondent pas pour le second modèle, d’où une absence de résultat….

Sans analyse du leurre : sa souplesse, sa vibration, etc… au final sans réflexion de son utilisation appropriée, le pêcheur l’emploi de la mauvaise manière et peut ne jamais rien prendre avec. Hors le sandre est un poisson lunaire et fantasque, sans la bonne combinaison bien souvent le pêcheur passe à côté de la solution. Alors que dire si les leurres utilisés ne nagent pas correctement ou tout du moins selon sa conception !

Une bonne combinaison est souvent synonyme d'un leurre "poché".

Une bonne combinaison est souvent synonyme d'un leurre "poché".

Le choix :

L’utilisation et le choix d’un leurre doivent se faire en fonction des conditions du moment, de la saison, de l’activité des carnassiers, de la teinte de l’eau… bref partir avec un leurre, deux grammages et deux couleurs ne permettront qu’en de trop rares occasions de faire mouche. Sans forcément rentrer dans le technique, là aussi il s’agit d’un trop vaste sujet, le pêcheur doit savoir interpréter ce qu’il voit : le sondeur, les touches, l’activité en surface… pour réfléchir vers le bon choix. Ces choix en quelques exemples peuvent être les suivants :

- Poissons inactifs : pêches lourdes avec peu de vibrations (finesses)

- Poissons actifs : pêches plus légères avec de la vibration (shad)

- Poissons actifs et suspendus : pêches aux poissons-nageurs

- Poissons inactifs et non réceptifs : pêches agressives pour déclencher

- Etc…

Des choix qui se démultiplient ensuite avec les couleurs, la souplesse du leurre, les tailles, les grammages…. A titre d’exemple un leurre à la matière très souple n’aura peut-être pas besoin de 10gr pour commencer à nager (5gr suffiront) alors qu’un autre modèle plus « raide » aura peut-être besoin d’au moins 15gr ! De ce fait, ces deux modèles aux deux grammages différents n’auront pas les mêmes utilités « pêche » alors qu’ils peuvent avoir tous deux une importance à l’instant « t ». Pour un même poste, le premier leurre permettra de pêcher lentement avec 5gr alors que le second avec le même grammage demandera une vitesse d’animation rapide pour vibrer identiquement (compensation d’un grammage insuffisant) !

La pêche du sandre est cela dit bien dans ce détail, si on peut prendre quelques poissons sans être dans le vrai, plus souvent on ne déclenchera aucune touche. Cela dit, à l’inverse, attention à ne pas rester renfermé sur ce qui marche. Le pêcheur doit compléter les acquis du jour avec différents tests pour s’assurer de cette solution ou l’améliorer. Un point de détail peut tout changer…

Un changement peut rapporter gros...

Un changement peut rapporter gros...

Les parcours de pêche :

Une des questions récurrentes qui est posée : où faut-il pêcher ? Je ne mens à personne en répondant partout !

Comme énoncé au début, nous avons la chance d’avoir du sandre partout et dans des densités insoupçonnées (en quantité ou qualité). Pour réussir une saison sandre, je suis persuadé qu’il faut savoir jongler sur les différentes eaux où l’espèce est présente. Comme partout, un lac, un étang ou une rivière va donner pendant un laps de temps.

Cette période est dictée par le temps, la saison, les conditions météos, les dernières précipitations, le débit, bref un changement qui va engendrer l’alimentation régulière chez les sandres. Pêcher toute l’année un même secteur est pour moi une erreur, effectivement on a l’avantage de connaître les lieux par cœur mais si les poissons sont dans une période inactive, mise à part tenter d’en décider un ou deux, on se heurte souvent à un mur. Alors qu’en apprenant à connaître et pêcher les eaux de sa région, on a ensuite plusieurs cordes à son arc.

Des atouts indéniables qui permettent selon les conditions du moment, la saison et autres critères d’éviter certains secteurs improductifs pour d’autres plus coopératifs. Pourquoi s’entêter à pêcher un lac de barrage quand des fortes précipitations ont augmenté les débits des rivières avec des sandres euphoriques ? A l’inverse, une rivière sans débit est souvent plus difficile à pêcher alors qu’en lac, les conditions peuvent-être optimales !!!

Un bon choix de parcours au bon moment permet de s'amuser.

Un bon choix de parcours au bon moment permet de s'amuser.

Qualité ou quantité :

Pour conclure cet assemblage d’exemple, je reviendrai sur les densités de sandre et notamment sur le « quantité ou qualité ».

Ce double emploi est important puisqu’il se base uniquement sur la biomasse que représente l’espèce dans un milieu. Sur un étang de 1ha, nous pouvons aussi bien retrouver 100kg de poissons adultes (admettons entre 20 à 30 pièces de 2 à 10kg= qualité) que 100kg de toutes tailles (100 pièces et plus=quantité).

Il est évident que sur le second plan d’eau mon taux de capture sera plus important que sur le premier malgré une « biomasse » équivalente. Cette définition intervient directement dans le choix du pêcheur qui connaît ces parcours. A savoir la décision d’une recherche de spécimen ou d’une pêche de touche. Le fait de bien connaître les différents parcours et les saisons appropriées, il y’a moyen sur une saison de s’amuser sur de la quantité et aux bonnes périodes - sur les bons parcours - sur d’éventuels gros poissons.

Au bon endroit au bon moment

Au bon endroit au bon moment

En bref :

Si de l’eau coulera encore longtemps sous les ponts au sujet des sandres. Ma conception de sa traque passe par la bonne utilisation des leurres et une connaissance des secteurs de pêche, ensuite il suffit de tomber et lancer au bon endroit.

Tag(s) : #Comportement
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